En Haïti, nombreux d’entre nous ont reçu au moins une fois une fessée, étant enfant, que ce soit à la maison ou à l’école. Devenus adultes, la plupart d’entre nous reproduisons le même schéma, en corrigeant nos enfants par le fouet. Ces châtiments corporels sont en effet de la maltraitance, nous explique Samuel Jean Baptiste, psychologue, travailleur social et consultant en protection de l’enfance.

Certains pensent que les parents ont le droit d’infliger des châtiments corporels aux enfants ? Qu’en dites-vous?
Non, Non, Non. Personne n’a le droit de frapper une autre. Moun pa bat moun! A ceux qui me demanderont pourquoi de ne pas frapper leurs enfants, je leur répondrai pourquoi ils le font. C’est une forme de violence.
Rien ne justifie qu’on soit violent avec un enfant. Ce qu’ils doivent savoir c’est que c’est tout à fait normal pour qu’un enfant ne rentre pas dans vos cadres ou n’obéit pas à vos ordres. Mais votre devoir est de le guider vers de bons principes et valeurs.
Comment est-ce qu’on peut l’aider à atteindre ces « bons principes » s’il n’ obéit pas?
Il est important de développer de bonne relation avec l’enfant afin qu’il comprend ce qui se passe autour de lui. Car en tant que parent, votre devoir est de protéger votre enfant.
Il faut commencer par éliminer toutes les formes de violence que ce soit physique et verbale. Ensuite assurez-vous de bien communiquer afin de les discipliner.
Comment? L’enfant étant humain a des droits, il doit être capable de s’exprimer sur les choix que nous, en tant que parents, font pour lui. Laisse-le s’opiner sur vos décisions sans pour autant décider.
Tout parent peut adopter l’approche de la discipline positive qui est une approche ferme et bienveillante dans l’éducation des enfants.
Quelles sont les conséquences des bastonnades sur l’enfant?
Premièrement, un enfant qu’on frappe très souvent a beaucoup de chance de devenir agressif avec les gens de son environnement. Parce que n’oublions pas l’enfant est dans un processus d’apprentissage, il va reproduire son ou ses modèles. Il va finir par croire que c’est la violence qui résout les problèmes.
Deuxièmement, freine l’apprentissage. L’enfant a besoin d’un environnent affectif et le support de ses parents pour progresser à l’école.
Troisièmement, ça occasionne une faible estime de soi chez l’enfant. Il peut avoir tendance à s’isoler des autres qui d’après lui sont mieux traités que lui. C’est ce qu’on appelle le repli sur soi.
Et pour finir, l’enfant peut développer des idées suicidaires dues à la dépression.
Eberline Nicolas